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LES
DJET - TOUTE L'HISTOIRE
L'année 1964 |
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| www.clubdjet.fr | par Yves Marchais | |
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En ce début d’année 64, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. Toute la presse spécialisée de l’époque (l’Auto-journal, l’Automobile, Sport auto, …) ne parle que de cela. LA FRANCE REVIENT A LA COURSEPlutôt que d'attendre passivement la manne gouvernementale qui permettra de mettre en chantier la «voiture bleue», Alpine et René Bonnet ont décidé de construire des monoplaces de course. Elles participeront aux Grands Prix de France à Pau.
Depuis qu'Amédée Gordini a quitté la scène sportive à la fin de 1956, aucun constructeur n'a pris le risque de construire des monoplaces de course. Certes, nous avons connu la courageuse initiative de Jean Behra, les essais en Junior de René Bonnet et de divers indépendants, mais cette fois-ci nous sommes en présence d'un phénomène nouveau et très encourageant : Alpine et René Bonnet, avec l'aide de Renault et de Gordini, ont mis en chantier des monoplaces 1000 cm3 de Formule 2 et de Formule 3. GORDINI : DE LA COURSE A LA PRODUCTION DE SERIEPour
Le Mans, il n'est plus accepté de cylindrée
inférieure à 1000 cm3,
il ne sera pas construit
de nouveaux moteurs spéciaux ; on se contentera
d'accroître l'alésage de deux dixièmes
de millimètre : 71,7 au lieu de 71,5 pour une course de 62
mm.
Le 1000 cm3
devrait pouvoir atteindre 110 ch dans sa version
la plus
poussée. Il devrait tourner en "Sport" à 8000
t/mn et en Formule 2 à 9000 t/mn.
Amédée Gordini construit une usine à Viry-Châtillon, dans la banlieue sud de Paris, pour mettre en route la fabrication en série de ce moteur qui équipera la future R8 "Rallye". CARACTERISTIQUES DES MOTEURS DE COMPETITION RENAULTLa culasse hémisphérique Gordini comporte 4 entrées d'admission et 4 sorties d'échappement indépendantes facilitant au maximum les échanges gazeux. En bas nous voyons la commande de soupapes avec linguets à rouleaux interposé entre l'arbre à cames et la queue de soupape. Le réglage du jeu est obtenu en interposant des rondelles sous le support culbuteur. En
début d'année, les Djet "civils" vont
bénéficier de plusieurs évolutions
visant, principalement, à améliorer la
ventilation et le refroidissement du compartiment
moteur-boîte. Des écopes d'extraction d'air chaud
apparaissent sur les côtés de la caisse. Du 7 au 9 février 1964 – 12è rallye des Routes du NordEngagées
en GT, trois René Bonnet Djet,
à moteur Renault Gordini étaient au
départ. Deux terminèrent mais ne furent jamais
dans la course. Farjon - Lamonerie terminent 16è,
Martinsky -
Stoikovitch 26è.
A Reims, Roland Charrière parvint
à terminer le parcours, mais il cassait à la
sortie du parc fermé, associé à
Georges Bonnet, il abandonne. 23 février 1964 - circuit d'AlbiPremière
épreuve de vitesse avec
handicap par séries éliminatoires
basées sur le
seul temps scratch. Jean-Pierre Beltoise (Djet n° 18, 1691 PP 75) perd 3/4 de tour après une panne stupide, alors qu'il devait gagner avec un tour d'avance. Culbuteur cassé aux essais, démarreur coincé au départ, capot mal arrimé et finalement panne sèche, cela en était trop pour espérer terminer en bon rang. Ces incidents sont d'autant plus regrettables que tant en série qu'en finale il se trouvait au commandement lorsqu'il fut obligé de ralentir. Il termine 3è de la classe 1600. Bruno Basini, un élève du regretté Paul Armagnac, impose sa René Bonnet Djet dans la série Sport Prototype. Enfin, avec les deux
épreuves handicap, Martin et
Basini
toujours, mettaient un terme à cette belle
journée
sportive, des journées comme les pilotes amateurs aimeraient
en
vivre plus souvent. 29 février au 1er mars 1964 - 3è Rallye National du Maine organisé par l'ACORoger De Lageneste - Du Genestoux au volant d'une Fiat-Abarth 2 litres toute neuve, devaient prouver sur les routes du Maine qu'un pur-sang bien préparé pouvait concilier endurance et vélocité. Dès les premiers kilomètres, les futurs vainqueurs se révèleront inaccessibles et c'est même en toute décontraction que De Lageneste aborda la toute dernière épreuve de classement disputée selon la tradition dans les lacets du jardin public de Sablé/Sarthe. Première au Mans dans l'épreuve d'accélérations (les concurrents partis à mi-côte dans la courbe Dunlop étaient chronométrés 900 mètres plus loin après les S du Tertre Rouge), meilleur temps à Conlie et à St Gaultier, l'Abarth inaugurant là son palmarès, l'emportait non seulement au classement, mais aussi à l'indice devant la René Bonnet de Farjon - Lamonerie seconde deux fois elle aussi. M. et Mme Dagan terminent à la 7è place.
13 au 15 mars 64 - 17è Rallye "Lyon-Charbonnières-Stuttgart-Solitude"Parcours
de régularité de 1 500
km pendant 36 heures avec 7 épreuves de classement : Des
René Bonnet (dont le Djet de
Charrière
avec le n°31) courent en classe 1001 à 1300 mais
perdent
pied rapidement. Les 21 et 22 mars 1964 - 12 Heures de Sebring (Floride - USA)Quatre voitures françaises dont la René Bonnet Djet n°65 des américains Howard Hanna, Richard Toland et Decker. La seconde René Bonnet prévue (avec le n°66) n'a pu arriver à temps, elle devait être pilotée par Claude Maurel et Georges Bonnet. Classement
final : 30è
(153 tours). Grâce
à elle, la marque française figure
déjà au classement du championnat mondial des
constructeurs (2è
en GT Groupe 1 moins de 1300). Les 21 et 22 mars 1964 - 2è Rallye de l’OuestL'épreuve, patronnée par l'A. S. de l’Automobile Club de l’Ouest, Total et l'Equipe se déroule sur deux jours et ce sont cent deux concurrents (sur les cent quatre inscrits) qui se présentent au départ le samedi 21 mars 1964. Le programme assez inhabituel pour ce genre d’épreuve propose un parcours d’environ 1.500 km. Cinq courses de côte, deux circuits de vitesse : au Mans (310 km) et à Rouen-les-Essarts (125 km) sans oublier un parcours routier de 1118 km. Les René Bonnet sont nombreuses (treize Djet au départ sur les quatorze prévus) et beaucoup sont pilotées par des amateurs. Dix Alpine sont également présentes ainsi que huit Dauphine 1093, une 1091 et une R8 Major.
En
face, chez les gros concurrents étrangers, trois Ferrari
dont
deux GTO, des Jaguar, Alfa Roméo et Abarth sont
présentes. C’est le classement à l’indice GT qui sera le plus propice aux Djet René Bonnet qui sont sept fois classés dans les quatorze premiers. La contre performance des Djet est mise sur le compte d’une mise au point insuffisante. Prochainement ici : L'article complet sur le Rallye de l'Ouest 5 avril 1964 - Grand Prix de Pau Formule IIPour
cette épreuve, deux voitures avaient
été préparées pour Jean
Pierre Beltoise et Gérard Laureau. Par la faute d'un camion
porteur tombé en panne sur la route menant à Pau,
les deux pilotes ne purent participer à la
première séance du vendredi. La séance
du samedi permit de mettre en évidence les forces et les
faiblesses des monoplaces bleues.
Au baissé du drapeau, Beltoise, très à l'aise sur ce circuit qu'il connait bien pour y avoir gagné en moto, effectuait un premier tour d'anthologie, doublant 5 concurrents. Au premier passage la René Bonnet n° 20 pointait en 6ème position derrière Clark, Atwood, Maggs, Arundell et Becwith, une place qu'elle gardera jusqu'au 3ème passage. Doublé par Bianchi, Beltoise remonte sur Becwith et le talonne de près quand celui ci effectue un tête à queue à la sortie de l'épingle du lycée. Dans cet incident Beltoise heurte l'avant de la Cooper avec sa roue avant gauche, ce qui le contraindra à observer un arrêt au 13éme passage. Reparti à la 10ème place, il abandonnera définitivement au 18ème tour sur rupture de la bielette de direction endommagée dans l'accrochage. Laureau, bien placé dans le sillage de Beltoise sur la grille effectua lui aussi un bon premier tour qui le vit doubler 4 concurrents et passer en 10ème position au premier passage. Après avoir perdu deux places au 3ème tour, il remontera en 9ème position au 14ème tour, une place qu'il gardera jusqu'au 54ème tour, ou il dut observer lui aussi un long arrêt pour replacer le boulon fixant la suspension arrière gauche qui s'était desséré. Repartant courageusement pour compléter la mise au point de sa René Bonnet, il terminera à une méritoire 8ème place d'une course qui fut survolée par Jim Clark sur la nouvelle Lotus 32 Un résultat en demi teinte pour René Bonnet qui ne reflète pas les possibilités de la voiture. Au moment de son accrochage Beltoise devançait l'Alpine de Rosinski qui terminera 4ème, une place qui était donc à sa portée. Prochainement ici : L'article complet sur le Grand Prix de Pau 18 et 19 avril 1964 - Essais des 24 heures du MansLes René Bonnet, tout comme l'Alpine M 64 et la nouvelle CD, sont absentes pour retard de préparation. Parmi les présents, le nouveau Prototype Ford GT qui préfigure la future GT 40. 26 avril 1964 - Coupes USA (Protos-GT-F3) à MontlhéryJean-Pierre Beltoise après 3 victoires en moto le matin, gagne sur Djet (n° 66) la catégorie de1001 à 1150 cm3. Il couvre les 19 tours en 35' 25" à la moyenne de 107,448 km/h. C'est une belle performance. D'autres Djet sont engagées. 25, 26 avril 1964 – 25è Rallye national d'ElbeufDeux Djet sont classées au général GT : 8è Farjon – Lamonerie et 10è Desmet - Caillet 25 et 26 avril 1964 - 48è Targa FlorioLa coutume veut que les absents aient toujours tort. Ne pas s'aligner au départ de la seule véritable course sur route existant encore peut, à priori, présenter l'avantage de ne pas risquer une défaite rarement glorieuse ; mais c'est aussi se priver d'une expérience que l'on ne pourra acquérir sur aucun autre circuit. La Targa Florio, courue sur 10 tours d'un circuit de 72 kilomètres tracé dans la montagne sicilienne à quarante kilomètres au nord de Palerme, oppose d'une part les voitures de Grand Tourisme (numéros blancs) et de l'autre les Prototypes (numéros blancs) qui doivent permettre l'étude de solutions nouvelles pour les voitures que l'on mettra demain entre les mains des clients. C'est
en effet très bien de battre des
records au Mans, à Reims ou à Clermont Ferrand
(circuits
dotés d'un revêtement aussi lisse qu'un billard)
c'est
encore mieux de s'imposer sur le Nurburgring dont la piste se rapproche
déjà plus de la route normale, mais c'est
seulement sur
le circuit des Madonies, en Sicile, que l'on a l'occasion de placer une
voiture dans des conditions de circulation normale. Sans être
véritablement mauvaise, la route qui serpente à
travers
la montagne est toutefois assez bosselée et si sinueuse que
les
suspensions, en particulier, y sont soumises à un travail
intensif qui se répercute sur les organes de transmission.
Durant la course, plus de la moitié des abandons sont
causés par la défaillance de ces deux
organes ! 31 mai 1964 - 1000 km du Nurburgring (GT et Prototypes)84
voitures au départ type "Le Mans".
Ultime entrevue Ford - Ferrari avant Le Mans. Dès le premier tour, à l'entrée du premier virage, déjà un accident survient. Jean-Pierre Beltoise raconte : « Je suis associé à Gérard Laureau avec qui l'entente est idéale, non seulement sur le plan de l'amitié mais sur celui du pilotage, de la préparation technique et de la conduite. Notre voiture, une René Bonnet prototype à châssis dit "à treillis tubulaire" et à carrosserie aluminium, a deux atouts dans son jeu pour nous permettre de bien figurer: d'une part un maître couple très réduit ainsi qu'un bon Cx et d'autre part sa grande légèreté : 500 kg à vide. Par contre, le premier de ces avantages se solde par un inconvénient: une voie arrière trop étroite compte tenu de l'excellente adhérence au sol des pneus Dunlop Racing R-6, ce qui rend la voiture délicate dans les virages rapides. Pour le Nurburgring, nous avons encore des freins à disque Bendix mais il est d'ors et déjà prévu de les remplacer par des Girling pour les 24 Heures du Mans. En effet, les freins Bendix équipant actuellement les R8 n'ont pas été étudiés dans le but d'équiper des voitures roulant à plus de 220 km/h. Or pour assurer un bon freinage à chaud à ces vitesses, René Bonnet a été obligé de remplacer les garnitures d'origine par des garnitures beaucoup plus dures n'assurant pas un bon ralentissement à froid. Nous avons décidé que je prendrais le départ… Notre cause ne dura que 15 secondes. Dans le but de chauffer les disques en vue de la première zone de freinage quelques 400 mètres après la ligne de départ, j'ai laissé glisser mon pied gauche sur la pédale de frein après avoir passé en seconde vitesse; puis toujours dans le but de ralentir le mieux possible au moment venu, je m'accorde un léger surrégime de trois ou quatre cents tours/minutes : 7800 au lieu des 7500 prévus afin de rester sur la seconde vitesse et de bénéficier du maximum de frein moteur. A ce régime, je relâche l'accélérateur et j'appuie à fond sur la pédale de frein. Pas le moindre soupçon de ralentissement brutal, à défaut énergique, ne se produit et dans l'instant suivant je plonge mon capot sous l'arrière d'une Alfa Roméo Tubolare blanche. Direction bloquée, je heurte ensuite de plein fouet sur la gauche la seule Lancia engagée, ce qui me renvoie sur la droite toucher une Cobra, puis je retraverse la piste sans rien rencontrer comme par miracle et échoue mon épave dans le fossé gauche. C'est perdu et c'est dommage car nous avons réalisé d'assez loin le meilleur temps de la catégorie aux essais. »
Les Djet se battent avec leurs armes et leur cylindrée, des problèmes de jantes vont compliquer leur tâche. 50 voitures seront classées.
6 et 7 juin 1964 - Rallye de la BauleEn GT, 4 René Bonnet Djet sont engagés avec Martin – Bocca (n°22), Desmet – Caillet (n°23), Praud - Sorin (n°25) et Dugast – Ballu (n°26). Praud – Sorin terminent 3è derrière Ligier - Lucas sur Porsche 904 (1er) et Grandsire - Rosinski sur Alpine (2è) 20 et 21 juin 1964 - 24 Heures du MansRecord
d'affluence battu, pour la 31è
édition, avec 350.000 spectateurs, écrasante
domination des Ferrari (8è
victoire, 5è
succès consécutif à la distance et
second à l'indice, 7 voitures classées sur 12 au
départ dont 6 sur les 7 premières places).
Ferrari a réédité son
doublé de l'an dernier en enlevant le classement
à la distance et à l'indice de performance.
Après CD en 1962, René Bonnet en 1963, c'est au tour d'Alpine de remporter le classement au rendement énergétique. Roger De Lageneste - Henry Morrogh gagnent à la moyenne de 163,374 km/h en 24 heures en ne consommant guère que 13,16 litres aux 100 km, parcourant 3920,980 km. Ils terminent 17è sur 25 au général. Ces chiffres en disent long sur les qualités de la voiture, tant en ce qui concerne le moteur Renault-Gordini (1150 cm3), qu'au point de vue du dessin de la carrosserie ou même de l'efficacité du châssis. La René Bonnet de Robert Bouharde et du prince Michel De Bourbon Parme, qui fut longtemps en bonne place au classement, sera contrainte à l'abandon à 6 heures de l'arrivée. Jean-Pierre Beltoise et Gérard Laureau attendent beaucoup de la berlinette reconstruite. C'est une nouvelle voiture qui est proposée, bien supérieure à l'ancienne sur le plan des performances. Aux essais, Gérard Laureau a réalisé 4' 36'' au tour soit plus de 176 km/h. Ils ont prévu de tourner pendant 24 heures sur la base de 4' 38'' sans dépasser 7800 t/mn. A cette vitesse, la consommation aux essais fut de 1,8 litre par tour soit environ 13 litres aux 100 km. Sur le papier, ils ont toutes les chances de remporter l'indice énergétique et de bien se classer à l'indice de performance, c'était sans compter sur les ennuis. Gérard Laureau, parti en premier, perd une demi-heure après la rupture du câble d'accélérateur et une panne d'essence, six tours avant le ravitaillement prévu met fin aux espoirs. Le joint de bouchon de remplissage fuit et un jet d'essence s'échappe à chaque virage. Seule
est classée (23è
sur 24) l'Aérodjet
n°52 de Philippe Farjon - Serge Lelong (n° 52) en GT
1108 cm3
n° 477 QD 75 qui a parcouru 3496,730 km à la moyenne
de 145,697 km/h. A 90 minutes du baisser de drapeau, le changement
réussi du joint de culasse lui permet de terminer
classée.
Les
vainqueurs à la distance : Prochainement ici : L'article complet sur les 24 heures du Mans 4 et 5 juillet - 12 Heures de REIMS - (Protos-GT), G P de France (F2), coupe de vitesse (F3)Trois
René Bonnet sont au départ des 12 Heures (avec
notamment Gérard Laureau et Jean-Pierre Beltoise face
à Alpine et Abarth). Jean-Pierre Beltoise raconte dans son livre "Défense de mourir" : « J'ouvre
les yeux. Par les deux meurtrières que le chirurgien a
ouvertes dans les pansements qui m'emmaillotent de la tête
aux pieds, je regarde ma femme... Le départ des 12 Heures a été donné à minuit. La nuit était très belle. Une nuit de juillet, chaude, savoureuse comme un plat d'herbes sauvages. Ma René Bonnet n'avait guère de chances contre les Alpine mais je restais dans leur sillage pendant les premiers tours. Dans
cette
course
opposant, au sommet, Ford à Ferrari, ma René
Bonnet, numérotée 53, était
placée au bas de l'échelle des
cylindrées en compagnie des Alpine. Tout avait mal
commencé. Aux essais, un début d'incendie
vivement maîtrisé. Bilan : un peu de peinture
bleue manquant autour du bouchon de remplissage. En rattrapant l'Alpine de Mauro Bianchi, précédée par une Grand Tourisme Ferrari, je ne vis pas l'essence coulant du réservoir de la GT. La brillance de cette flaque sur le goudron de la piste dura trois à quatre secondes. Ayant ralenti, Mauro Bianchi évita, d'extrême justesse, le dérapage sur la flaque. Moi pas ! Arrivant plus vite, je partis violemment en glissade non contrôlée des quatre roues, amorçais une série de tête-à-queue et de tonneaux qui se terminèrent en une folle cabriole dans le fossé. La
René Bonnet
s'embrasa instantanément. J'avais été
éjecté dès le premier tonneau. Ce qui c'est passé, cette nuit-là, vers 0 h 30, je le sais maintenant nettement. Mauro Bianchi avait vu cette flaque d'essence, brillante pour quelques secondes. Masqué par son Alpine, je ne pouvais l'apercevoir. Quand ma voiture s'est mise en travers, alors que j'avais commencé mon dérapage, elle a glissé en cessant de rouler jusqu'à ce qu'elle capote. En y repensant, j'ai dû effectuer une manœuvre instinctive, n'ayant pas compris pourquoi je glissais. Par exemple, tourner le volant dans le sens de la glissade en cherchant à contrôler à tout prix... Mais je continuais à glisser latéralement, les quatre roues bloquées. Le contrôle de la René Bonnet m'ayant échappé, j'ai été éjecté dans l'espace, comme un para ! Dans la lueur spectrale des phares des Ferrari et des Alpine... » A la deuxième heure, Farjon - Lelong (GT Aérodjet 1108 cm3 n° 60) s'arrêtent pour ravitailler, leur voiture fume mais repart. Enfin une satisfaction, à la faveur des ravitaillements Bouharde - Monneret (Proto Aérodjet 1150 cm3 n° 54) ont dépassé Vidal - Maglia et distancé Bianchi - Vinatier (Alpine) mais au 29è tour, ils sont contraints à l'abandon. Peu après, celle de Farjon - Lelong est poussée par les mécaniciens et disparaît après 31 tours. Les deux voitures sont victimes de leur joint de culasse. En
F2, deux René Bonnet prennent le départ aux mains
de Gérard Laureau et Pierre Monneret. Le départ
est refusé à Robert Bouharde. Le moral n'y est
pas et les monoplaces sont beaucoup moins puissantes que les Cosworth.
Laureau
s'arrête après 5 tours, commande
de boîte cassée. Pierre Monneret termine 16è
avec 4 tours de retard sur le vainqueur Alan Rees sur Brabham
Ford-Cosworth.
19 juillet 1964-Côte de St LaryPrésence
d’un Djet avec le
n°64, Basini ? 19 juillet 1964-Trophées d'Auvergne à Charade (F2-F3)Trois monoplaces René Bonnet sont au départ du Grand Prix de France de F 2.
Classement
(sur 19) des René Bonnet derrière les
vainqueurs : Denis Hulme (Brabham-Cosworth). 8/9 août 1964 – Trophées de CognacBigrat dit « Bagrit » est classé en GT de 501 à 1300 sur Djet René Bonnet 16 août 1964 - Circuit de vitesse de Nogaro (Protos-GT-F3)Présence
d’un Djet avec le n°64,
Basini ? 30 août 1964 - Sierra Montana (CH)Présence
de trois Djet et d'un Missile dans la catégorie
GT. 6 septembre 1964 - 500 km du NurburgringAbandon des deux Djet engagés (GT jusqu'à 1300) aux mains des suisses Max Ernst - Jean Bouquet (n° 99) et Kurt Rost (n° 105) 13 septembre 1964 - Grand Prix de France (F2), coupe de vitesse (F3) à AlbiPrésence des monoplaces René Bonnet 20 septembre 1964 - Coupes de Paris (AGACI) à MontlhéryRobert Bouharde (Djet) termine 2è en catégorie GT jusqu'à 2500 cm3 derrière Osten (Elva) 3 et 4 octobre 1964 - 5è Rallye Bayonne - Côte basqueParticipation
de Villanueva, Farjon, Fontes et Ortet sur René
Bonnet
Mévente,
endettement, ce qui devait arriver arrivera très
vite. René Bonnet doit céder ses parts
à la firme
Matra, déjà actionnaire de l'usine de Romorantin,
qui
reprend son affaire et le nomme conseiller technique.
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Les nouveaux modéles Matra Bonnet du salon de Paris 1964 : |
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Djet
V Djet
VS |
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Sur le stand Renault, présentation de la R8 Major (1108 cm3), de la R8 Gordini (1108 chambres hémi) et de la 1500 baptisée R16.
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